L'Ile-de-France compte 1,2 million de HLM. GILE / SIPA
Plutôt que de taxer le logement des plus pauvres, il vaut mieux amputer un peu les aides aux plus riches. C'est le message que veulent faire passer les présidents d'offices publics départementaux de l'habitat d'Ile-de-France, qui ont lancé hier un appel aux parlementaires. Ils s'élèvent contre la volonté du secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, de prélever 2,5 % des loyers de toutes les HLM de France pendant trois ans.
« Cela représente une ponction de 133 millions d'euros par an sur la trésorerie des bailleurs sociaux franciliens », s'insurge Jean-Yves Mano, président de Paris Habitat. Soit 20 000 appartements qui ne pourront être construits, dans une région où 250 000 personnes attendent un logement social. « Les locataires vont aussi payer par moins d'entretien et de réhabilitations », assurent les présidents d'offices HLM. Ils demandent donc aux parlementaires de déposer un amendement au projet de loi de finance 2011, actuellement en débat. Et pour ne pas être accusés de mettre l'Etat en difficulté, ils proposent une compensation aux 340 millions par an que rapporterait la taxe HLM : il suffirait de ne pas accorder le nouveau prêt à taux zéro, une aide à l'accession à la propriété, aux ménages aisés, ce qui permettrait une économie de 400 000 € par an. « Le gouvernement ne peut pas rejeter cette solution simple, efficace et socialement justifiée, conclut Jean-Yves Mano.