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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 13:19

  

 28 mars 2012 

Les dépenses de logement pèsent pour 39 % dans le budget des 10 % des ménages aux revenus les plus faibles contre 15 % pour les 10 % les plus riches. La part de ces dépenses est d’autant plus lourde que les ressources des ménages sont modestes.

Evolution du poids des dépenses de logement pour les ménages locataires

Le poids des dépenses de logement rapportées au revenu, le taux d’effort net moyen [1], est d’autant plus important que le revenu des ménages est bas, même une fois les allocations prises en compte. En 2006, le poids des dépenses de logement pesait pour 20 % dans le budget des 20 % des ménages les moins aisés qui résident dans le parc immobilier social. Ce taux d’effort atteignait 30 % dans le parc privé pour ces mêmes catégories.

En 18 ans, le taux d’effort a progressé de cinq points dans le secteur social, de onze points dans le secteur libre pour les ménages les plus modestes. L’évolution des prix de l’immobilier a eu un impact moins important pour les catégories les plus aisées : leur taux d’effort en matière de dépenses de logement a augmenté seulement de un point dans le secteur privé.

Evolution du taux d'effort net des ménages locataires selon le revenu et le secteur du logement
Unité : %

 

Secteur social

       

Secteur libre

       
 

1988

1992

1996

2002

2006

1988

1992

1996

2002

2006

Les 20 % des ménages les moins aisés

15

18

17

17

20

19

23

25

28

30

Les 30 à 40 %

16

18

18

18

20

20

21

23

24

28

Les 50 à 60 % des ménages les plus riches

15

17

18

18

19

19

21

22

23

24

Les 70 à 80 %

14

15

16

16

16

18

20

21

21

21

Les 20 % les plus riches

12

11

14

13

14

16

17

18

16

17

Ménages locataires du secteur social ou libre dont la personne de référence n'est pas étudiante - 1988-2006

Source : Gabrielle Fack

Le poids des dépenses de logement pour les ménages locataires dans le secteur privé

Faute de places dans le parc social, un grand nombre de ménages n’ont d’autres moyens que de chercher à se loger dans le privé. Pour les locataires du parc privé, le taux d’effort net moyen est de 39,1 % pour les 10 % des ménages aux revenus les plus faibles, contre 15,3 % pour les 10 % les plus riches, soit 2,6 fois plus, selon les données 2006. Entre 2002 et 2006, le poids des dépenses de logement a progressé de 3,2 points pour les plus modestes, de 1,2 point pour les plus aisés. Pour l’ensemble des ménages, le taux est passé de 20,6 % en 2002 à 22,4 % en 2006, soit 1,8 point d’augmentation.

Taux d'effort net selon le revenu pour les locataires du parc privé
Unité : %

 

2002

2006

Les 10 % des ménages les moins aisés

35,9

39,1

Les 10 à 20 %

25,9

26,8

Les 20 à 30 %

24,2

27,6

Les 30 à 40 %

23,7

26,6

Les 40 à 50 % des ménages les moins aisés

23,0

24,6

Les 50 à 60 % des ménages les plus aisés

22,9

23,8

Les 60 à 70 %

21,5

22,3

Les 70 à 80 %

20,1

19,4

Les 80 à 90 %

19,4

19,5

Les 10 % les plus riches

14,1

15,3

 

Ensemble

20,6

22,4

 

Rapport entre les 10 % les plus pauvres et les 10 % les plus riches

2,54

2,56

Le taux d'effort net rapporte la somme des montants de loyer et de charges locatives, payés par l'ensemble des locataires à la somme des revenus perçus par ces ménages déduction faite des aides au logement. Il mesure donc la part des ressources consacrées au logement par le ménage.

Source : Insee, enquêtes logement

Evolution du poids des dépenses de logement pour les accédants à la propriété

Un certain nombre de ménages cherchent à devenir propriétaires de leur logement, ce qui leur permet de se construire un capital. Là aussi, l’effort à fournir s’est bien davantage accru pour les moins aisés. Entre 1988 et 2006, le poids des dépenses de logement dans le budget des accédants à la propriété (ceux qui ont acheté et qui remboursent un emprunt) a progressé de huit points pour les 20 % des ménages aux revenus les plus modestes et de trois points pour les 20 % des ménages les plus aisés.

Evolution du taux d'effort net des accédants à la propriété
Unité : %

 

1988

1992

1996

2002

2006

Les 20 % des ménages les moins aisés

22

24

25

27

30

Les 30 à 40 %

20

21

21

22

23

Les 50 à 60 % des ménages les plus riches

19

20

21

21

21

Les 70 à 80 %

18

18

19

19

21

Les 20 % les plus riches

15

15

16

16

18

Ensemble des ménages dont la personne de référence n'est pas étudiante - 1988-2006

Source : Gabrielle Fack

Evolution du statut d’occupation des logements

Logiquement, ces évolutions se sont répercutées sur les statuts d’occupation des logements. Entre 1988 et 2006, la part des propriétaires non accédants (ceux qui ont entièrement payé leur logement) a progressé de 20 points pour les 20 % des ménages les plus riches, de 28 à 48 %, alors qu’elle a diminué de 3 points pour les 20 % les plus modestes. Cette évolution est majeure pour comprendre les inégalités de niveau de vie [2] : les propriétaires non accédants sont ceux qui n’ont plus de charges d’intérêts à payer, contrairement aux accédants. Ces charges, qui représentent entre 20 et 30 % des revenus, ne sont pas comptabilisées par l’Insee dans l’évaluation des niveaux de vie mais elles ont un impact considérable sur le reste à vivre des ménages.

De plus en plus de ménages modestes doivent se contenter de demeurer locataires : leur part est passée de 40 à 56 % entre 1988 et 2006. A l’inverse, chez les plus aisés, celle-ci s’est réduite de 30 à 20 %. Les conséquences en termes de niveaux de vie ne sont pas immédiatement visibles, elles se font jour pour beaucoup au moment de la retraite : alors que certains continuent à payer un loyer, d’autres ont beaucoup moins de charges liées à leur logement.

Evolution du statut d'occupation en fonction du niveau de vie
Unité : %

 

Propriétaire non accédant

 

Accédant à la propriété

 

Locataire

 

Dont secteur libre

 

Autres

 
 

1988

2006

1988

2006

1988

2006

1988

2006

1988

2006

Les 20 % des ménages les moins aisés

33

30

14

7

40

56

16

23

14

7

Les 30 à 40 %

29

37

21

14

41

44

15

21

9

5

Les 50 à 60 % des ménages les plus riches

25

36

27

23

40

37

18

19

8

4

Les 70 à 80 %

24

40

33

27

35

29

18

17

7

5

Les 20 % les plus riches

28

48

37

28

30

20

20

14

6

3

Calcul de l'auteur d'après les enquêtes logement de l'Insee

Source : Gabrielle Fack

Pour en savoir plus :

 Les inégalités face au coût du logement se sont creusées entre 1996 et 2006, France, portrait social - édition 2010, Insee.

 L’évolution des inégalités entre ménages face aux dépenses de logement -1988-2006, Gabrielle Fack, Informations sociales n° 155, Caisse nationale d’allocations familiales. Photo / © mat75002 - Fotolia.com

 

[1] le taux d’effort net rapporte l’ensemble des charges de logement moins les aides reçues au revenu

[2] Lire à ce sujet la note du Crédoc, "Propriétaires, locataires : une nouvelle ligne de fracture sociale", mars 2012.
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