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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 07:02
Fondation Abbé Pierre : la France compte 3,5 millions de mal-logés

Revenant sur 20 ans de politique du logement, le rapport de la Fondation Abbé Pierre fait un constat «douloureux» du mal-logement en France : 10 millions de personnes seraient en difficulté et le pays compterait 3,5 millions de mal-logés.

03 Févr. 2015, 00h41 | MAJ : 03 Févr. 2015, 00h56
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ILLUSTRATION. La Fondation Abbé Pierre fait un constat «douloureux» du mal-logement en France, dans son 20e rapport annuel rendu public mardi.ILLUSTRATION. La Fondation Abbé Pierre fait un constat «douloureux» du mal-logement en France, dans son 20e rapport annuel rendu public mardi.
LP/Vincent Verier

Des centaines de milliers de ménages «aux portes du logement», une situation qui s'aggrave et des dispositifs d'aides défaillants et saturés : la Fondation Abbé Pierre fait un constat «douloureux» du mal-logement enFrance, dans son 20e rapport annuel rendu public mardi.

Revenant sur 20 ans de politique du logement, ce rapport note que la crise frappe toujours aussi violemment les familles et laisse à la rue de plus en plus de gens.

Les chiffres en attestent : près de dix millions de personnes sont en situation de fragilité par rapport au logement, dont 3,5 millions mal-logés au sens strict, comme l'an dernier. (sans domicile, en chambre d'hôtel, en camping, dans des abris de fortune, des logements insalubres ou dans des conditions de logement très difficile).

Les expulsions n'ont pas fléchi. En 2013, 120.000 décisions d'expulsion pour impayés ont été rendues. Zahra, 52 ans, est dans ce cas, menacée d'être expulsée de son deux-pièces de 55 m2 où elle vit avec ses quatre enfants, pour des loyers impayés depuis un an et demi. Cette illustratrice-plasticienne indépendante qui n'a droit à aucune aide «n'arrive plus à joindre les deux bouts», depuis que son ex-mari, qui versait une pension alimentaire mensuelle de 2.700 euros, est brutalement décédé. «C'est la chute libre», dit-elle, en sursis jusqu'à la fin de la trêve hivernale.

La situation s'est aggravée également pour les plus exclus : le nombre de SDF a augmenté de 50% en dix ans, avec 141.500 adultes et enfants concernées en 2012. Et les profils se sont diversifiés : outre les familles, dont le nombre a bondi, on retrouve de plus en plus de jeunes à la rue, des demandeurs d'asiles, et des malades psychiatriques. «Les dispositifs d'aide ne sont plus adaptés et se sont engorgés», explique Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation. Ainsi 1,8 million de ménages sont en attente d'un logement social, alors que seulement 450.000 sont attribués chaque année.

Réduire les nuitées hôtelières

De même 355.000 demandes d'hébergement pour SDF ont été formulées durant l'hiver 2013-2014 selon le baromètre du 115, mais seulement 140.000 places ont été attribuées. Et les familles sans domicile, en priorité hébergées à l'hôtel, notamment en Ile-de-France, se retrouvent aussi à la rue, car le dispositif, qui coute très cher, arrive à saturation. Une situation reconnue par le gouvernement, qui lance mardi «un plan triennal de réduction des nuitées hôtelières», «remplacées par des solutions plus pérennes», précise l'entourage de la ministre du Logement Sylvia Pinel.

«La mobilité ne se fait plus, les gens ont du mal à sortir des dispositifs d'aide», explique Manuel Domergue. Résultat, certaines personnes, désabusées, renoncent à demander de l'aide, préférant parfois rester dans un logement insalubre ou dormir dans la rue plutôt que d'appeler chaque soir le 115. «C'est un constat douloureux», dit le délégué général de la Fondation, Christophe Robert. «Les outils étaient calibrés en 1990, mais ça ne suit plus, en raison de la massification de la précarité.»

S'il remarque que plusieurs textes ont tenté d'améliorer la situation, comme la loi SRU obligeant les communes à produire du logement social ou la loi Dalo obligeant l'Etat à reloger les plus démunis, de nombreux «blocages» subsistent: une «crise du logement sous-estimée», des «politiques sociales du logement freinées par la rigueur», mais aussi «par l'idéologie» qui consiste à «accompagner le marché» plutôt que de le réguler. Sans compter «une politique territoriale défaillante et le poids des lobbys» de l'immobilier, insiste-t-il.

Selon lui, 2014 a été l'année de «renoncements profonds», avec le «détricotage de la loi Alur», notamment sur l'encadrement et la garantie universelle des loyers, qui ont été restreints. «Cela ne va pas dans le sens de la lutte contre les inégalités.»

«Le rapport pointe un changement de cap du gouvernement, mais les objectifs en termes de lutte contre le mal-logement restent les mêmes», assure l'entourage de la ministre.

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