Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Recherche

Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 18:50

Depuis six ans et la livraison de leur résidence, les locataires vivant 12, allée du Maréchal-Gérard subissent des coupures d’eau chaude et de chauffage, ainsi que d’autres malfaçons. Ils se sont réunis en amicale pour demander des comptes à leur bailleur social ICF Habitat.

 
 
Sevran, le 3 mars 2022. Depuis plusieurs années, les locataires vivant 12, allée du Maréchal-Gérard subissent des coupures d'eau chaude et de chauffage. LP/P.B.

Sevran, le 3 mars 2022. Depuis plusieurs années, les locataires vivant 12, allée du Maréchal-Gérard subissent des coupures d'eau chaude et de chauffage. LP/P.B.

L’hiver se fait long dans la résidence située 12, allée du Maréchal-Gérard, à Sevran. Entre les coupures d’eau chaude et un chauffage qui ne dépasse pas les 18 degrés, les 64 foyers qui habitent les deux bâtiments de la propriété sont au bout du rouleau. « L’eau chaude a été coupée du 24 au 28 décembre. Pendant les fêtes, c’était vraiment dur », souffle Hayatte, mère de quatre enfants.

Ascenseur en panne, portes d’entrée défectueuses et même une partie du plafond du parking qui s’effondre… Ici, les problèmes s’enchaînent et se ressemblent pour les locataires.

Sevran, le 3 mars 2022. Dans la résidence, une partie du plafond du parking s'est effondrée il y a plusieurs semaines.
Sevran, le 3 mars 2022. Dans la résidence, une partie du plafond du parking s'est effondrée il y a plusieurs semaines. LP/P.B.

Pourtant, la résidence de 66 logements (deux sont inoccupés) a vu le jour récemment, dans ce quartier tranquille de Sevran. Les deux bâtiments ont été construits en 2013 et 2016 mais, selon les locataires, les installations collectives se sont très vite avérées défectueuses. Depuis six ans, le quotidien des locataires est donc rythmé par les aléas.

« Dès que je me suis installée en 2016, j’ai eu des coupures d’eau chaude »

« Le chauffage n’a jamais fonctionné correctement », relève Hayatte, qui vit dans 86 mètres carrés « très difficiles à chauffer. Les radiateurs restent tièdes. » La famille n’est guère plus gâtée par l’eau chaude. « Je suis obligée de faire chauffer des marmites d’eau pour la douche de mes enfants », relate tristement cette mère de famille.

« Le bâtiment a été construit trop rapidement. Dès le début, c’était pourri », dénonce un autre locataire. « Dès que je me suis installée en 2016, j’ai eu des coupures d’eau chaude », abonde Edwige, qui était pourtant « très contente » à la livraison de son logement. « On est proche de l’arrêt du tramway, avec un loyer modéré et des appartements neufs. » Mais aujourd’hui, elle parle avec colère « d’une désillusion complète ».



À chaque fois, Hayatte fait remonter le problème au bailleur social ICF Habitat, une filière de la SNCF. Un numéro d’urgence a été mis en place pour répondre rapidement aux locataires. Problème : « Personne ne décroche ou, pire, aucun technicien n’est disponible. »

L’incident est enregistré mais aucune suite n’est donnée pour trouver une solution au problème, selon Edwige. « Lorsqu’on en parle au gardien, ça ne donne rien. Le bailleur nous répond qu’il répare mais nous subissons toujours les mêmes désagréments. C’est de la poudre aux yeux », fustige-t-elle.

Une amicale, une pétition et une collecte pour payer un huissier

Edwige et Hayatte ont donc décidé d’agir. Après la coupure d’eau chaude de fin d’année, les deux femmes ont décidé de réunir l’ensemble des habitants pour trouver des solutions collectivement. Elles ont lancé une pétition pour demander des comptes au bailleur. Car les locataires, en plus d’avoir des installations défectueuses, ont vu leurs loyers augmenter « entre 30 euros jusqu’à 150 euros pour certains, sans explication », affirme Edwige.

Soixante locataires ont signé la pétition et créé en plus une amicale. « Le bailleur ne cesse de me dire que ma situation est particulière mais c’est pareil pour tout le monde dans l’immeuble », réagit un locataire, qui salue l’initiative des deux femmes. Il y a quelques jours, ils se sont même tous cotisés pour faire venir un huissier. « Chacun a donné 5 euros, c’est le sens du collectif », se réjouit Hayatte.



« L’idée, c’est de constater juridiquement les problèmes dans l’immeuble. Comme ça, on peut avoir des éléments concrets face au bailleur. » Les deux femmes sont déterminées : « On est lancé, on n’est pas prêt à s’arrêter, on veut des réponses concrètes. » Les locataires mécontents envisagent même de consigner leurs loyers pour « taper dans le portefeuille » du bailleur.

ICF Habitat se dit prêt à un geste commercial

Lequel ne nie pas des problèmes. Charlotte Naton, responsable territoriale d’ICF Habitat, reconnaît avoir relevé « des dysfonctionnements sur le ballon d’eau chaude. Nous sommes intervenus et, normalement, depuis le 28 décembre, l’eau chaude est rétablie. » Elle assure qu’un geste commercial sera appliqué sur la prochaine quittance.

Pour les autres désagréments, notamment sur le chauffage, la cadre se montre aussi prête à discuter : « Si c’est mesurable, nous sommes ouverts à la discussion sur des compensations financières et pour trouver des solutions à plus long terme. » Selon elle, des commandes sont en cours de livraison pour sécuriser le bâtiment et résoudre la plupart des désagréments techniques.

La responsable territoriale assure « être attentive aux demandes des locataires sur les problématiques collectives. On veut pouvoir trouver un terrain d’entente avec l’amicale des locataires, qui est un interlocuteur privilégié. »

Partager cet article
Repost0

commentaires

Pages

Service Public du logement

j-aime-HLM-SP.jpg

 

Soyons connectés !!!

Inscrivez-vous.jpgPour être informé chaque fois qu'un article est mis sur le blog,
inscrivez vous ci dessous en indiquant votre adresse émail.

Histoire des structures de la CGT

Voir la vidiéo en cliquant sur le lien suivant : link

structures-CGT.JPG