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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 08:22

PUBLIÉ LE 

Par M.FO.

Le bailleur, épinglé par deux rapports officiels, assure vouloir apprendre de ses erreurs passées. Quant aux difficultés actuelles, personne ne veut en prendre la responsabilité.


Les salariés, inquiets également sur la situation du bailleur, ont lancé un audit, toujours en cours. (Photo Gaël HERISSE)
 

 

Rapport « accablant » pour certains, «pas tant que ça » pour d’autres… Le document publié cet été par la Chambre régionale des comptes, sur les exercices 2009-2014 d’Habitat saint-quentinois (HSQ), laisse perplexe. Toujours est-il qu’elle pointe des manquements au Code de la construction et de l’habitation, un manque de « professionnalisation » ou encore une « hausse de la vacance des logements ». Le tout ajouté à une «situation financière tendue ».

Déjà, un rapport de la Mission interministérielle d’inspection du logement social (Miilos), publié fin 2013, laissait apparaître des dysfonctionnements du bailleur social, soulevant des « problèmes d’organisation, en particulier comptable et financière ». Manque de rigueur, manque de transparence ou manque de vigilance ? Peut-être les trois à la fois. Car, malgré les efforts initiés depuis plusieurs mois, se pose toujours la question de l’absence de réaction du conseil d’administration (CA) sur une situation qui perdure.

Alors que les difficultés économiques du bailleur étaient connues, l’achat d’un certain nombre de friches (jusqu’en 2010), dont les projets n’ont pas abouti, n’a pas alerté les membres du CA. « L’engagement des opérations est resté jusqu’à présent peu encadré », indiquait même la Miilos. Ces friches, qu’aujourd’hui le bailleur veut vendre pour partie, ont coûté (et coûtent toujours) pour la mise en sécurité et le gardiennage.

Les représentants du personnel avaient également souhaité présenter un droit d’alerte, repoussé à trois reprises par l’ancien directeur, selon Gilles Gillet, président d’Habitat saint-quentinois.

Orane Gobert, directrice de cabinet du maire, temporise. Suite au rapport de la Miilos, le maire s’en serait saisi. Notamment sur « les procédures comptables », les « impayés » et la « qualité du service aux locataires ». « Après, on [la Ville] n’a pas de questions à se poser sur les investissements. » Qui relèvent de la « souveraineté » du bailleur.

« Le conseil d’administration a été trompé un certain nombre de fois », répond Gilles Gillet, qui a pris la présidence en juillet 2014, poussé par Xavier Bertrand. Mais il siégeait depuis plusieurs années au CA. « On a[vait] les informations qui nous [étaient] présentées. » Souvent partielles, selon lui.

« À ceci près qu’il y a quand même deux instances », rappelle Olivier Tournay (PCF). Le conseiller d’opposition a siégé au CA durant le dernier mandat, mais pas au bureau de celui-ci. « C’est l’exécutif qui gère pleinement Habitat saint-quentinois. » Sauf que ce dernier, d’après Gilles Gillet, n’avait pas non plus la totalité des informations. D’où la décision nouvelle que « tous les sujets importants soient évoqués en conseil d’administration ».

Des fonds propres à retrouver

Parallèlement au changement de présidence, le bailleur social a également pris un nouveau directeur général (DG), entré en fonction en décembre 2014, Aurélien Socha succédant à David Jonnard.

Reste des problèmes de gestion évidents de l’office. Et notamment les questions de contrats de travail (et de salaires) des différents directeurs, non conformes à la loi, ou encore des achats hors appels d’offres. Surtout, le bailleur ne disposait pas d’une « comptabilité analytique » que de simples associations possèdent. Qui aurait permis de mieux identifier les secteurs et « voir celui qui fonctionne, celui qui est à l’équilibre, etc. », soulève Gilles Gillet.

Des « erreurs » de gestion que tous ne reconnaissent pas. Selon l’un des anciens directeurs, il y a eu des « pics d’amélioration ». « Il peut y avoir des exercices un peu difficiles, mais il y a un commissaire aux comptes qui rend son rapport aux DG successifs. » La Miilos et la Chambre des comptes, elles, viendraient apporter « une analyse plus fine ». Paradoxalement, le bailleur n’est pas dans le rouge. Mais l’investissement des dernières années, dans un patrimoine aujourd’hui dévalué, a limité ses fonds propres. Qui doivent pourtant permettre de mener de nouveaux projets.

Un état des lieux du patrimoine sera fait. Une « rallonge » budgétaire est également prévue pour assurer des travaux sur des appartements quittés. Et surtout, une « modernisation » du fonctionnement de l’office.

 

SAINT-QUENTIN Le rapport qui accable le bailleur Habitat Saint-Quentinois

PUBLIÉ LE 

GUILLAUME CARRÉ

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  • La Chambre régionale des comptes dresse un bilan peu flatteur dans son rapport portant sur la période 2009-2014. Le bailleur social est sur une pente savonneuse.

  •  

L’office social, qui gère des milliers de logements, traverse une période difficile.
 

Habitat Saint-Quentinois est à la croisée des chemins. La Chambre régionale des comptes Nord-Pas-de-Calais-Picardie vient de publier son rapport portant sur la période 2009-2014. Et dans sa note de synthèse, elle écrit noir sur blanc : «  Pour assurer son avenir, [Habitat Saint-Quentinois] pourrait rationaliser son activité par des mesures de coopération, de mutualisation de moyens, voire de fusion avec d’autres structures similaires. »

La Maison du CIL et Habitat Saint-Quentinois réunis au sein d’une même entité ? Inenvisageable pour le moment, mais c’est ce qu’envisage la Chambre à moyen terme. Le bailleur, en difficulté financière, bénéficie depuis plusieurs années de l’assistance de la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS) qui lui a versé trois millions d’euros en 2010, 1,22 million en 2012 et 1,5 million en 2013.

Des primes en veux-tu, en voilà

Depuis le changement de statut de l’office en 2008, la direction n’a pas regardé à la dépense concernant certains cadres de l’office. En juin 2011, l’alors directeur général, Robert Renard, rémunéré à près de 100 000 € bruts par an, dont une part variable, a rejoint la direction générale des services de la Ville. Mais avant de partir, il a pris soin de cajoler son successeur, Mireille Delienne. «  En accord avec la présidente (Marie-Odile Lefèvre, ndlr), écrit la Chambre, le directeur général partant a demandé, au profit du directeur général par intérim, le versement d’une prime exceptionnelle mensuelle de 2 500 € bruts.  » Primes, s’ajoutant au salaire, qui ont été versées jusqu’en janvier 2012. Petit problème : le conseil d’administration (23 membres) «  ne s’est pas prononcé  » et rien ne l’indique sur le contrat de travail de l’intéressée, ce qui «  n’est pas conforme  » au Code de la construction et de l’habitation.

Toujours avant son départ, Robert Renard «  adresse une note au service du personnel demandant d’attribuer à deux salariées, dont la directrice de la clientèle, une prime de 500 € à chaque signature d’un contrat de location-accession  ». Là encore, il y a un hic : «  Au cours de l’année 2011 et même avant [cette] décision, la directrice de la clientèle a ainsi perçu plusieurs primes exceptionnelles pour un montant total de 2 500 €.  » Mais là encore, aucun avenant aux contrats n’est signé.

« La masse salariale continue d’augmenter »

Bien que les effectifs aient diminué entre 2009 et 2014, passant de 157 à 147 personnes, « la masse salariale continue à augmenter  », souligne la Chambre. Et pour quelle raison ? À cause du départ négocié de l’ex-directeur David Jonnard (le successeur de Robert Renard), poussé vers la sortie. «  La hausse est en partie consécutive au dédommagement de son ancien directeur  », pointent les magistrats.

Alors, pour redresser la tête, Habitat Saint-Quentinois est contraint de vendre des biens. Ou plutôt de les brader. Car difficile de trouver preneur parmi les locataires (43 % vivent sous le seuil de pauvreté) ou auprès d’autres acheteurs. Les impôts fonciers pèsent sur le budget. 205 logements ont été mis en vente en 2013 et «  seulement deux ventes sont en voie de finalisation  », décrit la Chambre.

Il est presque devenu impossible pour Habitat Saint-Quentinois d’investir dans la construction de logements neufs. À l’époque, l’office a préféré opter pour la rénovation des ascenseurs (qui ne marchent pas toujours, notamment au quartier Europe). Coût de l’opération : trois millions d’euros. Et, cerise sur le gâteau, des contentieux sont encore en cours avec des provisions jugées insuffisantes par la Chambre. Les locataires n’ont pas fini de payer les errements financiers de l’office.

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