- La preuve que l’Etat est toujours gagnant quand il investit dans le logement
- La baisse des loyers ne répond pas aux problèmes de logement des étudiants
Quelle est la situation actuelle du logement?
Jamais nous n'avons été aussi éloignés de l'engagement de campagne de Francois Hollande de 500.000 logements construits par an. Sur les douze derniers mois, à fin juin, la France a lancé 275.000 logements collectifs, logements sociaux compris. C'est très en dessous des 350.000 qui sont considérés nécessaires pour simplement renouveler l'existant. Pire: au train actuel, nous serons sans doute tout juste au-dessus des 250.000 à la fin de l'année, avec des conséquences graves en terme d'emplois, mais aussi budgétaires.
Pourquoi?
Parce que le secteur génère des recettes importantes pour l'état. La crise est donc couteuse pour l'état. Un exemple avec les particuliers investisseurs. Effrayés par les derniers dispositifs mis en place sous Cécile Duflot, ils hésitent à investir et entre 2010 et 2013, leur nombre est passé de 110.000 à 40.000. Entre les rentrées fiscales et la TVA perdues et les chômeurs que cela a créé, à raison d'une moyenne de deux emplois générés pour chaque logement construit, cette défiance des investisseurs représente un manque à gagner pour la collectivité d'environ 6,6 milliards d'euros.
Manuel Valls semble avoir pris la mesure de la crise du secteur et va proposer plusieurs mesures pour relancer la construction. Que lui demandez-vous?
Il faut que l'état arrête de cogner contre l'immobilier et qu'il prenne rapidement des mesures lisibles pour les Francais. Il faut bien sur commencer par revoir les lois Duflot et Alur pour les rendre mois compliquées. On peut aussi trouver des mesures simples et peu couteuses pour aider les primo-accédants, qui ne peuvent plus accéder à la propriété. Nous avons proposé ce que nous avons appelé un prêt primo-accédant. Il est facile à financer : nous nous sommes aperçus que les crédits du LivretA n'étaient pas tous consommés par ceux auxquels ils étaient destinés (lelogement social). Ces encours sont donc collectés pour un coût élevé (1% taux de rémunération du livret, auquel il faut ajouter 0,3 à 0,4% pour gérer cette collecte) et les crédits non consommés sont replacés par la Caisse des Dépôts sur les marché au taux de 0,8% environ. Plutôt que de replacer ces encours à perte, pourquoi ne pas les prêter aux primo-accédants à un taux très bas, sur 15 ans. C'est facile, c'est social et c'est pragmatique...