« Non à l'expulsion sans relogement ! » Ils étaient un peu plus d'une trentaine, hier après-midi, rassemblés au pied de la résidence Porte-Nord, à Châtillon. Des proches, des voisins de la famille de Samy Zemouchi, l'ancien gardien licencié l'an dernier par Châtillon Habitat, l'office HLM local. Tous sont venus marcher avec lui jusqu'à la mairie pour réclamer son relogement. C'est le 7 octobre que ce couple et ses quatre enfants doivent être expulsés de l'appartement de fonction qu'ils occupaient jusqu'alors. Et pour l'instant, malgré des demandes répétées, aucune solution ne leur a été proposée. D'après le maire (UMP) Jean-Pierre Schosteck, président de Châtillon Habitat, les reproches faits à l'ex-gardien, qui conteste son licenciement--une procédure est en cours au tribunal administratif -- compliqueraient l'obtention d'un logement dans le parc social de la ville (lire notre édition d'hier).
Rester mobilisé
La famille a reçu le soutien du PCF local. « Quelle que soit la situation de M. Zemouchi, expulser une famille avec des enfants en bas âge sans solution de relogement est inadmissible », pointe Serge Eliette, un militant. A l'issue de la marche, Salima Zemouchi, la mère de famille, a été reçue par le directeur de cabinet du maire : « J'ai été entendue, on m'a promis que j'allais être recontactée. » Un peu d'espoir, donc, même si la famille et ses soutiens restent mobilisés : faute de nouvelles d'ici à vendredi, ils comptent organiser une nouvelle manifestation.
La famille de l'ex-gardien se mobilise aujourd'hui
Une marche jusqu'à la mairie
Une marche jusqu'à la mairie pour se faire entendre. La famille Zemouchi, menacée d'expulsion, ne veut pas se laisser faire. Cet après-midi, elle a prévu de rassembler proches et voisins pour aller réclamer une solution de relogement. Le cortège partira vers 17 heures du 99, avenue de Paris, au pied de la résidence Porte-Nord où elle vit encore jusqu'au 7 octobre, date programmée de l'expulsion.
A l'origine de ses ennuis, le licenciement du père de famille, Samy, qui n'est autre que l'ancien gardien de cette résidence HLM. En juin 2013, il a été remercié, et un an plus tard, il se voit contraint de quitter le logement de fonction, un F 5, qu'il occupe avec sa femme et ses quatre enfants.
Le motif du licenciement, que l'ex-gardien conteste -- il a saisi le tribunal administratif -- une bouteille qui ressemblait à un cocktail Molotov, qu'il n'aurait pas ramassé sur le parking.
Un prétexte, selon son épouse : « Il était en conflit avec la nouvelle direction de l'office HLM qui lui avait proposé de partir, il a refusé et les reproches ont commencé », assure Salima Zemouchi, qui rappelle que son époux avait été embauché par l'ancienne directrice, « partie en dénonçant des magouilles ». Cette dernière est en effet à l'origine du procès qui a valu au maire (UMP), Jean-Pierre Schosteck, président de l'office HLM, d'être condamné l'an dernier -- il a fait appel -- pour des irrégularités dans l'attribution de marchés.
« Je note que la famille Zemouchi a pris le même avocat que cette femme », relève de son côté Jean-Pierre Schosteck, qui indique que le gardien faisait l'objet de nombreux griefs. « Nous avons même reçu des pétitions de locataires demandant son renvoi. » Après le licenciement, son départ est inévitable.
« Il occupe le logement de fonction, du coup nous ne pouvons pas engager un successeur », explique le maire, qui assure avoir temporisé et essayé de trouver un nouveau logement pour la famille.
« Mais il s'est rendu tellement populaire, ironise l'élu, que les deux bailleurs HLM, Châtillon Habitat et l'Office départemental, n'en veulent pas ! » Le maire assure néanmoins continuer de chercher une solution.