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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 18:49
19 octobre 2012 à 20:51
Un SDF à Paris, le 18 mai 2012. Selon l'INSEE, la France comptait 133 000 sans abris en 2011.
Un SDF à Paris, le 18 mai 2012. Selon l'INSEE, la France comptait 133 000 sans abris en 2011. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)

Décryptage La ministre a promis 19 000 nouvelles places d'urgence pour l'hiver, et 15 000 logements pérennes ou accompagnés à plus long terme. Un plan jugé peu ambitieux.

Par CHARLIE DUPIOT
 

Mettre fin à la gestion saisonnière du problème de logement et s’occuper du sort des sans-abris au-delà de l'hiver: voilà l’objectif affiché par la ministre du logement Cécile Duflot, lors de la présentation de son plan d’urgence pour l’hébergement des sans-abris jeudi 18 octobre.

En visite dans un centre d’hébergement à Lyon, la ministre a promis une rupture avec les politiques des gouvernements précédents, promettant la création de 5 000 places d’hébergement pérennes en cinq ans, et 10 000 places de «logements accompagnés». En plus, Duflot a annoncé la création de 19 000 places d'urgence supplémentaires à mobiliser dès le 1er novembre. Des annonces accueillies avec beaucoup de scepticisme par le milieu associatif.

L’épineuse question de l’hébergement durable

La question du logement des sans-abris est récurrente. En France, le principal problème reste le manque de structures de logement pérenne pour les sans-domicile : selon un rapport de l’Assemblée nationale daté de janvier, il existait l'an dernier plus de 80 000 places en «logement pérenne» pour les 133 000 sans-abri.

Pour faire face à ce déficit, la ministre devra composer avec un budget pour l’hébergement des démunis revu de 4% à la hausse en 2013. C’est peu pour faire face au défi qu’elle s’est posé, assurent les associations, très attentives aux annonces concernant les logements pérennes et les logements accompagnés. Car contrairement aux logements d'urgence, qui sont temporaires, ils permettent un suivi des sans-abris vers la réinsertion sociale.

Pour beaucoup, le plan Duflot ne changera rien

Dénonçant une mesure insuffisante et de toute façon impossible à financer, celles-ci s’inquiètent de l'explosion des demandes d’hébergement d’urgence depuis plusieurs semaines: «Aujourd’hui, l’Etat ne peut pas répondre à 70% des demandes qui parviennent au 115 (numéro du Samu social)», rapporte Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars). Comme beaucoup d’autres, les annonces de Cécile Duflot ne l’ont pas convaincu. «Si on crée seulement 5 000 places d’hébergement pérennes, où vont aller les 19 000 personnes que la ministre prévoit d'accueillir cet hiver ?», s’inquiète le responsable, avant de répondre: «c’est simple: au printemps, ils iront dans les rues, dans les bois, dans des reconstitutions de campements pour un certain nombre de migrants.»

Au lieu de 5 000 places, «qui ne vont rien changer et qui seront peut-être créées dans des hôtels, pas dans des centres», il en réclame 15 000. Certes, la ministre a également annoncé 10 000 nouveaux logements accompagnés, mais les migrants, qui représentent selon lui 60% des appels du Samu social, n'y sont pas éligibles, rappelle le responsable de la Fnars.

De son côté, le Secours Catholique ne voit pas comment 10 000 logements accompagnés pourront sortir de terre dans les cinq prochaines années. «Le temps que ces logements-là soient construits, il faut qu’on réponde aux besoins en urgence», s’alarme Charlotte Niewiadomski, responsable du département Logement au Secours catholique, indignée : «La ministre nous a promis qu’on sortirait de la logique saisonnière, c’était un mensonge. Il n’y a toujours pas de volonté politique pour changer la situation.» La responsable ajoute que le budget prévu ne suffira pas à créer les 5 000 places pérennes : «Cécile Duflot a fait des promesses sans s’assurer qu’elles pourraient être réalisées.»

Duflot déçoit après avoir suscité l’espoir

La ministre avait pourtant commencé son mandat sur une belle note. Quand elle annonce prolonger le dispositif hivernal pour l’hébergement d’urgence, dans la semaine suivant sa nomination, les associations d’aide aux sans-abris ont voulu croire qu’enfin les services de l'Etat ne fonctionneraient plus «en fonction du thermomètre», mais des besoins: «Cette revendication qu’on porte depuis des années semble avoir été entendue», s’enthousiasmait alors Matthieu Angotti, de la Fnars. «On avait espoir», raconte aujourd’hui Caroline Niewiadomski du Secours catholique, «mais quand la ministre a annoncé qu’à partir de juillet seuls trois centres d’hébergement resteraient ouverts en région parisienne, on a vite compris que ce serait la même politique que le gouvernement précédent. Sauf que la situation est pire».

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