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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

15 février 2022 2 15 /02 /février /2022 08:41

Les résidents de copropriétés et les locataires de HLM qui dépendent du chauffage collectif ne sont pas concernés par le gel du tarif du gaz mis en place par le gouvernement. Résultat, les charges explosent.

Les prix du gaz sur les marchés ont quadruplé en un an, ce qui pèse lourdement sur les ménages les plus modestes. (Illustration) Istock/Hering Orsolya

Les prix du gaz sur les marchés ont quadruplé en un an, ce qui pèse lourdement sur les ménages les plus modestes. (Illustration) Istock/Hering Orsolya

Encore un sacré trou dans la raquette. En instaurant en septembre dernier son « bouclier tarifaire » — le gel provisoire du tarif réglementé de vente (TRV) du gaz et de l’électricité —, le Premier ministre, Jean Castex, avait pour ambition de « protéger tous les Français de la flambée des prix de l’énergie ». Or, parmi les grands oubliés, alors que les prix du gaz sur les marchés ont quadruplé en un an, on trouve les résidents des copropriétés… et les locataires HLM qui dépendent du chauffage collectif.



La raison ? Depuis 2016, seuls les particuliers peuvent bénéficier des tarifs réglementés, les entreprises et les immeubles soumis à des contrats collectifs doivent eux souscrire à des offres de marché. La France compte 4,9 millions d’appartements au chauffage collectif (18 % du parc), dont 2 millions en HLM, occupés souvent par des ménages plus fragiles économiquement… et qui subissent donc de plein fouet cette flambée.

« Depuis janvier, la part chauffage a presque doublé »

Jacques, 61 ans, vit avec ses deux enfants dans un HLM à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Son bailleur, Immobilière 3F, a déjà décidé d’appliquer forfaitairement une hausse de 20 %. Sa facture est ainsi passée de 60 à 85 euros par mois, alors que les augmentations des années précédentes, loyer plus charges, n’excédaient jamais 2 à 3 %. « Je suis en recherche d’emploi, bientôt à la retraite. Pour moi, 15 euros de plus, ce n’est pas anodin. Ça sape le moral », soupire-t-il. Et ce n’est pas fini : une nouvelle régularisation est attendue dès la fin de l’année. « On est tous très inquiets, car des rumeurs disent que notre facture chauffage pourrait encore doubler », craint-il.

L’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) a lancé un audit auprès de ses antennes locales pour tenter de mesurer l’ampleur du problème. « Au-delà de dispositifs gouvernementaux largement imparfaits, certains bailleurs sociaux ont fait preuve d’une grande imprudence en recourant à des contrats indexés sur les marchés, auprès de fournisseurs parfois peu scrupuleux, dénonce François Carlier, le délégué général. Aujourd’hui, ils font payer le prix de leur amateurisme aux locataires qu’ils sont pourtant censés protéger. » À titre d’exemple, les mauvais calculs de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), deuxième plus gros bailleur social de la capitale, lâchée par son fournisseur de gaz, ont ainsi coûté 40 euros de plus par mois en moyenne sur la facture de gaz de quelque 15 000 de ses locataires.



Siham, 45 ans, vit avec son mari et ses cinq enfants dans un F5 à Mons-en-Barœul (Nord). Loyer mensuel : 750 euros, plus les charges. « Depuis janvier, la part chauffage a presque doublé, à 116 euros », précise-t-elle. Sans compter l’eau chaude, qui n’est pas sur la même ligne que le chauffage collectif, passée de 52 euros à 83 euros. Soit, au total, 84 euros de plus par mois. 1008 euros par an. « Notre bailleur, Partenord Habitat (qui n’a pas répondu à nos sollicitations), nous avait prévenus par courrier d’une hausse à venir, précise-t-elle. Mais on ne pensait pas que ça serait à ce point. » Son mi-temps comme animatrice dans une association ne lui permet pas toujours de joindre les deux bouts. Son mari, ouvrier dans le bâtiment, est en accident de travail depuis deux ans. « On va devoir faire encore des économies sur les courses, les transports ou les loisirs », se désole-t-elle.

Le dossier est sur le bureau du ministre du Logement

Engie, fournisseur historique de gaz naturel, gère, auprès de bailleurs sociaux et copropriétés, 800 000 foyers au chauffage collectif, soit 25 % du marché. « Pour les 500 000 dont le contrat ne comprend que la fourniture de gaz, l’augmentation moyenne par foyer sera de l’ordre de 400 euros par an, pour une facture annuelle qui tournait autour de 1000 euros », alerte la direction du groupe. Pour les 300 000 autres, abonnés à la fourniture du gaz, avec en plus le service de maintenance sur la chaufferie de l’immeuble, Engie anticipe étrangement une hausse deux fois plus importante, autour de 800 euros par an.

« Beaucoup de copropriétés ont été prises au dépourvu, reconnaît Michael Petit, chef de service d’Immo France Normandie, au Havre, gestionnaire de plus de 300 copropriétés dans les environs. 80 % des copros échappent à des prix encadrés, avec une multitude d’indices. Et donc des impacts très variables. Pour certaines aujourd’hui, c’est apocalyptique. » Le dossier est sur le bureau d’Emmanuelle Wargon, la ministre du Logement. « Nous avons demandé à l’Union sociale pour l’habitat (USH), la fédération qui regroupe les bailleurs sociaux, de nous faire remonter un bilan de la situation pour prendre des mesures adaptées aux différents cas qui se présentent », nous indique son cabinet.

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