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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

31 octobre 2020 6 31 /10 /octobre /2020 12:59

par Louis-Valentin Lopez publié le 

Des employés confient être obligés de se rendre au travail... alors qu'ils ont télétravaillé lors du premier confinement. Le gouvernement a pourtant affirmé jeudi que le télétravail devait être "obligatoire" pour les employés qui le peuvent. Certains sont amers.

Des salariés disent avoir peur de perdre leur emploi s'ils refusent de travailler en présentiel.
Des salariés disent avoir peur de perdre leur emploi s'ils refusent de travailler en présentiel. © AFP / Loic VENANCE

Des entreprises qui font fi du télétravail alors qu'elles peuvent y recourir ? C'est une petite musique qui monte, notamment sur les réseaux sociaux, depuis cette annonce jeudi soir d'Élisabeth Borne : "Le télétravail n'est pas une option. Cette obligation sera inscrite dans la nouvelle version du protocole national en entreprise." Le télétravail obligatoire, donc, quand le présentiel n'est pas indispensable. Une consigne que certains employeurs semblent peu enclins à appliquer, comme en témoignent des messages d'internautes, sous un tweet de la ministre du Travail :

Des messages d'internautes, postés depuis hier soir sous un tweet de la ministre du Travail, déplorant que leur entreprise ne respecte pas le télétravail. / Captures d'écran
Des messages d'internautes, postés depuis hier soir sous un tweet de la ministre du Travail, déplorant que leur entreprise ne respecte pas le télétravail. / Captures d'écran

France Inter a contacté des salariés qui estiment que leur entreprise n'est pas en règle. C'est le cas de David, 28 ans, qui travaille dans l'assistance informatique à distance. "Malgré les annonces d'hier soir, pour l'instant, mon employeur nous demande de venir une semaine sur deux en alternant deux équipes", rapporte le jeune homme, qui indique que chaque salarié dispose pourtant "de tout l'équipement nécessaire pour réaliser les actions en télétravail." Et il n'est pas le seul.

Du présentiel... alors qu'ils ont télétravaillé lors du premier confinement

Pour Émilie, le mail de la direction est tombé ce vendredi en milieu d'après-midi : 

Le mail reçu par Émilie n'incite pas vraiment au télétravail.
Le mail reçu par Émilie n'incite pas vraiment au télétravail. / Capture d'écran

"Maintien d'un maximum de personnes sur le site" de son entreprise, à Nancy, où les agents planifient des rendez-vous et font du suivi technicien pour le déploiement de la fibre (pour divers clients dont Orange et Bouygues). Quant aux "personnes éligibles au télétravail" mentionnées dans le mail, Émilie n'en n'a pas entendu parler : "Nous avons eu l’ordre de venir travailler. Nous sommes 25 dans mon bureau, aucun n’a été autorisé à télétravailler." Paradoxe : "Pendant le 1er confinement, la totalité du personnel a fait du télétravail."

Même constat pour Luc, 33 ans, qui travaille lui dans la fonction support d'un grand groupe de BTP - qu'il ne citera pas - qui "souhaite instaurer coûte que coûte du présentiel partiel" : "1 à 3 jours de télétravail par semaine à l'ensemble de ses fonctions support (RH, finance, informatique), alors que ces métiers ont télétravaillé à 100% pendant l'intégralité du premier confinement", dénonce-t-il. Luc signale qu'il n'y a toujours pas de communication officielle de leur PDG, "qui se donnerait encore le temps de la réflexion jusqu'à lundi."

"J’ai plus peur de perdre mon poste que d’être malade"

"Étant donné la conjoncture actuelle, c’est une chance d’avoir un emploi. J’ai donc peur qu’en contestant le travail en présentiel, je le perde", souffle Rachel, 28 ans, consultante en informatique en cabinet de conseil depuis 4 ans. La jeune femme est en "intercontrat", période pendant laquelle un salarié est dans l'attente d'une nouvelle mission fournie par l'employeur. Sa présence au bureau n’est donc "pas indispensable" et pourtant : "notre employeur exige que toutes les personnes qui, comme moi sont en intercontrat se rendent physiquement au bureau."

Une injonction qui vise en fait, selon Rachel, à la faire craquer : "Je sens que mon employeur souhaite me pousser à bout pour démissionner ou accepter une rupture conventionnelle, qui m’a été proposée il y a quelques semaines."

 

"Ma collègue m’a dit en me quittant aujourd'hui : 'je viendrai lundi, car j’ai plus peur de perdre mon poste que d’être malade, je ne peux pas me permettre d’être au chômage' ", rapporte aussi Émilie, qui travaille dans le déploiement de la fibre. Peur d'être malade, car "nous avons eu deux cas positifs au Covid-19 en une semaine", signale la Nancéienne. 

"Prêt à refuser de retourner sur le site"

Ces employeurs qui écartent d'un revers de la main le télétravail, malgré les consignes gouvernementales, laissent un goût amer aux travailleurs.  "J'ai la sensation de travailler pour un groupe franco-français qui ne respecte pas les consignes du gouvernement et ne participe pas à l'effort citoyen et solidaire demandé contre le Covid", pointe Luc, le salarié d'un grand groupe du BTP. 

David, l'assistant informatique forcé de venir une semaine sur deux, estime lui que les entreprises attendent que la situation empire pour agir. "On a le sentiment que tant qu'il n'y a pas un cas positif, l'employeur ne prend pas de mesures", déplore-t-il : "Je ne suis pas le seul à penser ainsi dans mon entreprise et si la situation ne change pas, je serai prêt à refuser de retourner sur site tant que le confinement sera en vigueur."

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