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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 21:26

 

Dans le quartier de Chambéry, la cité est en colère après la mort de Lakhdar Bey, 50 ans, mort d’une crise cardiaque lors de l’expulsion de son logement réalisée par la police.

 Lakhdar Bey, Algérien de 50 ans, habitait ici avec sa famille. Il est décédé lors de son expulsion, ce mercredi. Lakhdar Bey, Algérien de 50 ans, habitait ici avec sa famille. Il est décédé lors de son expulsion, ce mercredi. LP/Serge Pueyo

« C'est une honte qu'un père de famille meure comme ça, en France, pour un appartement insalubre, alors qu'il cherchait juste à protéger sa femme et ses quatre enfants ! Résultat, il y a maintenant une veuve et quatre orphelins », lâche en colère Karim, un habitant du quartier Bellevue. Après la mort mercredi de Lakhdar Bey, un Algérien de 50 ans, suite à un malaise cardiaque lors de l'expulsion de son logement par la police, les résidents de cette cité HLM de Chambéry (Savoie) sont toujours sous le choc.

Cette interpellation a-t-elle été trop musclée par rapport à l'état de santé fragile de la victime ? La police aurait-elle dû être assistée d'un médecin pour prévenir un possible drame ? Ce sera à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie par le procureur de Chambéry, de faire la lumière sur ce délicat dossier.

Mercredi, les policiers arrivent devant l'immeuble de Lakhdar Bey, au cœur d'une cité défavorisée, sur les hauteurs de la ville. Assistés d'un huissier, ils viennent procéder à l'expulsion d'une famille qui occupe illégalement un appartement au premier étage. Selon Cristal Habitat, le bailleur social, Lakhdar Bey, sa femme et ses enfants squattaient cet appartement depuis un an. « Cette famille était venue s'installer en août 2018. Il s'agissait d'un logement inoccupé depuis deux ans dans la perspective d'une réhabilitation », explique un responsable de Cristal Habitat. En octobre 2018, le tribunal prononce l'expulsion de la famille.

«C'est vrai qu'il était énervé»

En juin 2019, les policiers interviennent à deux reprises, les 3 et 14 juin, pour mettre à exécution cette décision. Sans incident majeur. Mais chaque fois, la famille réintègre le logement. Mercredi après-midi, lorsque Lakhdar, artisan au chômage, se retrouve face aux policiers, le ton monte rapidement : « Cet homme était énervé. Il a menacé de s'en prendre physiquement à l'huissier. Il a donné des coups de poing dans des vitres de l'appartement, les a brisées. Ce qui a contraint les policiers à le maîtriser et à procéder à son interpellation », explique Laetitia Philippon, directrice départementale de la sécurité publique de la Savoie. « C'est vrai qu'il était énervé. Mais il faut le comprendre, il voulait défendre sa famille qui allait se retrouver à la rue », confie un habitant de l'immeuble.

La famille avait rejeté des propositions de relogement, considérant les appartements proposés trop petits. Lakhdar est descendu menotté dans la cage d'escalier où, selon certains témoins, il aurait fait un premier malaise. « J'ai dit plusieurs fois aux deux policiers qui le tenaient : Attention, il est malade. Lâchez-le, il va mourir. Car Lakhdar avait déjà fait des arrêts cardiaques. Mais ils ont continué à le traîner comme un chien jusqu'à leur voiture », confie un ami de la victime. « Il refusait de marcher. Mais lorsque les policiers le portent, il n'est pas inconscient », explique Laetitia Philippon. Des habitants du quartier contestent cette version : « Sur une vidéo réalisée par un témoin, on voit bien qu'il est déjà très mal. Il ne bouge plus », dit une mère de famille.

Les policiers savaient-ils qu'il était cardiaque ?

« C'est seulement dans le véhicule que l'homme a été pris de convulsions et qu'il s'est retrouvé en arrêt cardiaque. Les policiers l'ont sorti de la voiture pour procéder à un massage cardiaque. Ils ont réussi à le réanimer. Mais il a fait un nouvel arrêt cardiaque lors de l'arrivée des secours », précise Laetitia Philippon. Lakhdar Bey ne survivra pas à ce malaise. L'autopsie a conclu à « une dysfonction cardiaque et n'a relevé aucune trace de coups ou de violences », selon le parquet.

« La police savait déjà que ce père de famille avait une santé fragile. Il leur avait déjà dit lors des deux précédentes expulsions. La police aurait donc dû venir avec un médecin », estime un voisin. Une version que rejette la patronne des policiers : « Nous ne savions pas qu'il pouvait souffrir d'une pathologie grave. » Une autre habitante de l'immeuble affirme : « Après la mort de Lakhdar, j'ai demandé à une policière si elle savait que cet homme avait des problèmes de santé. Elle m'a répondu : Oui, mais quand même pas à ce point-là. »Effondrée, Fatima, l'épouse de Lakhdar, va devoir désormais élever seule ses quatre enfants, un garçon et deux filles de 3 à 9 ans, le petit dernier, né prématuré, étant toujours à l'hôpital. Les habitants du quartier ont décidé de lancer une cagnotte pour la soutenir financièrement.

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