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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 23:00

 Espérons que cela ne soit pas une opération de com !!!! et que cela permette : 

- de prendre conscience de la difficulté d'accomplir notre mission de Service Public,

- de mieux reconnaitre et valoriser le métier de gardien,

- de la nécessité d'agir pour obtenir les moyens d'accomplir pleinement cette mission pour répondre aux besoins des locataires

 

A t il également échanger son salaire pour lieux voir tous les aspects de la réalité du métier ?


 

Article paru dans Ouest France du Vendredi 16 Avril 2010

Le directeur des HLM joue le gardien d'immeuble

Jean-Pierre Niot n'a pas hésité à se munir du balai et de la serpillière pour aller à la rencontre de ses locataires.

Durant une semaine, au Havre, le gardien d'immeuble n'est autre que... le directeur général de l'office public HLM. Il s'immerge en bleu de chauffe dans un quartier populaire, pour mieux comprendre le quotidien de « ses » 33 000 locataires, entre fuites d'eau, factures trop élevées, querelles de voisinage.

«Si vous pouviez passer me voir, ma facture de gaz a explosé. Je n'ai plus de sous pour finir le mois... » Dans la cage d'escalier de son immeuble, au pied du stade Deschazeaux, au Havre, Yvette interpelle son gardien. « Mais, vous êtes bien monsieur le directeur ! » « Oui, oui c'est moi. » Le bleu de travail n'est pas l'habituel costume de Jean-Pierre Niot, directeur d'Alcéane, l'office HLM du Havre.

 

Toute cette semaine, il s'est mué en gardien. Yvette vit du minimum vieillesse, 700 € par mois. Elle paie 6,77 € de gaz par mois. Posé sur la table, le courrier d'EDF l'informe de frais de dossier de 55,26 € pour provision insuffisante... « Je vais écrire pour vous », promet le directeur.

 

Comme chaque matin depuis lundi, Jean-Pierre Niot balaie le hall de ses quatre immeubles, nettoie poubelles, vitres, escaliers, répare des prises. Et, surtout, rencontre « ses » locataires au gré de la déambulation. Nicole habite le rez-de-chaussée. « J'ai peur toutes les fins de semaine. Ils s'installent en bande dans le hall d'entrée, boivent, mettent le feu au mur. J'ai tout redécoré chez moi mais je veux partir d'ici. » Jean-Pierre Niot propose d'installer un double sas d'entrée dans le hall trop grand. « Et une caméra », réclame la voisine. « Sur les 1 200 halls de l'office, 1 % en sont équipés. On va y venir. C'est rassurant. Est-ce vraiment la solution ? »

 

Avec son phrasé direct, Christine, correspondante de secteur, s'insurge contre « la démission des parents. Avant, c'était les ados qui injuriaient les adultes. Maintenant, ce sont les 7, 8 ans. Ils voient cela à la télé et font pareil. » Ginette, gardienne du 123, s'apitoie sur « le manque de respect. » Elle ajoute : « On nous prend trop souvent pour l'annexe du commissariat. À chacun son métier. » Martine assure que « le voisin du premier veut la tuer. J'ai déposé plainte à la police. »

 

Marcel a « une fuite d'eau qui vient de dessus. Mais, je ne veux pas aller voir le voisin. Il ne dit pas bonjour. Allez-y à ma place. » Entendue entre deux étages, une remarque cocasse fait sourire le directeur. « Des voisins, j'entends tout de A à Z, surtout le X. »

 

Relations de voisinage en miettes, incivilités, manque d'autorité... Voilà bien le sujet numéro un, loin devant la crise. « La crise ? C'est une invention de banquiers. Elle existe ici depuis toujours, reprend une jeune femme. On manque de boulot, c'est tout. »

 

« J'entends tout de A à Z, surtout le X »

 

D'un optimisme inébranlable sur la nature humaine, Jean-Pierre Niot écoute patiemment. Dans l'échange impromptu, il réussit à citer Jean-Paul Sartre. L'écrivain fut professeur de philosophie au Havre, au début des années 1930. « 'L'enfer c'est les autres', c'est la dernière phrase de Huis Clos, sa pièce de théâtre. Les autres, ce devrait être le paradis, pourtant. Dans cette affaire de politique de la ville, on a injecté des centaines de millions d'euros dans le bâti. Mais on a oublié l'humain. L'essentiel, c'est le vivre ensemble. C'est remettre le 'nous' devant le 'moi'. »

 

Tous les locataires du quartier de Graville ne sont pas des grincheux. Loin s'en faut. L'après-midi, le gardien remet son costume de directeur général. Il reçoit dans sa loge. On s'y presse. René n'a pas de grief particulier, si ce n'est « la porte de garage trop lourde à soulever pour mon épaule. Ma femme l'a déjà prise deux fois sur la tête. » Jean-Pierre Niot appelle en direct les services techniques. « Oui, on s'en occupe. On va installer un petit moteur électrique qui fonctionne au solaire. » « Alors, écrivez-le au locataire, réplique Jean-Pierre. Le faire, c'est bien. Le faire savoir, c'est mieux. »

 

Mohamed arrive avec sa bonne humeur. « C'est une belle reconnaissance du métier de gardien ce que vous faites là. Mon fils marche bien à l'école. Alors, si on pouvait déménager pour qu'il aille dans un collège de centre-ville. » La dame du quinzième n'est pas d'accord. « Notre gardien part trop souvent en stage. Et il fait le ménage avec une serpillière sale. Je suis obligée de repasser derrière. »

Simone a un reflux d'eau dans les toilettes depuis deux ans. « Elles sont régulièrement inondées. Personne n'y connaît rien pour réparer. C'est comme l'ascenseur, ils nous envoient un tas de gens. Toujours en panne. »

Son carnet à spirale se remplit vite. Jean-Pierre Niot note scrupuleusement toutes les remarques, tente d'apporter des éléments de réponses. « Je balisais avant de venir. J'avais peur d'être le singe de service. En fait, pas du tout. C'est une aventure passionnante. Les gens sont gentils, me souhaitent bon courage. Pourquoi ne s'aiment-ils pas ? »

Jean-Jacques LEROSIER

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commentaires

B
<br /> <br /> moi je dit que c un con je suis handicape je l'ai vu chex moi pour un logement car j'ai trop de souci avec l'ascenseur je vous explique un peu ma vie je vit dans 1 f4 tout seule  depuis 13<br /> ans quan l'ascenseur marche pas ba tu sort pas pourtant il y a que 10 marche j'abite au 1er etage  le mec veux rien savoir putain c grave j'aurais bien voulu qui fasse le balait devant<br /> ma porte un claque et je le ramballe vite fait alceane que de le merde<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> On aimerait bien voir Jean-Yves Mano visiter un HLM à Paris. On n'est pas sûrs qu'il en ait déjà vu un...<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Ce Directeur Général est-il seul entre les "gardiens" et lui ? N'a-t-il pas une hiérarchie à qui il peut faire confiance ? Ou bien sa hiérarchie ne fonctionne pas et cela c'est aussi son problème<br /> car s'il doit effectuer toutes les tâches de tous les agents à tour de rôle, qui va effetuer son travail de Directeur Général ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> On ne peut que saluer cette initiative originale !<br /> Un DG d'organisme HLM qui va sur le terrain devrait réussir à mieux comprendre les préocupations des locataires et du personnel de proximité (gardiens, régisseurs, chargés de secteurs, ...).<br /> Bravo !<br /> <br /> <br /> Pourvu que ce ne soit pas qu'un coup de com ...<br /> <br /> <br /> A+<br /> <br /> <br /> <br />
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