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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 17:39

La régie de quartier Maladrerie-Émile-Dubois, qui était chargée depuis quatorze ans du nettoyage des halls et des parkings pour le compte de l’OPH, a appris dix jours avant la fin de son dernier contrat qu’il ne serait pas renouvelé. Selon la mairie, sa proposition «était deux fois plus chère» que celle de la société retenue.

 
Aubervilliers. Le parcours d'insertion de quatorze femmes est compromis après la perte, par la régie de quartier Maladrerie-Émile-Dubois, du contrat de nettoyage des halls et des parkings des logements sociaux de l'OPH de la ville. LP/C.G.

Aubervilliers. Le parcours d'insertion de quatorze femmes est compromis après la perte, par la régie de quartier Maladrerie-Émile-Dubois, du contrat de nettoyage des halls et des parkings des logements sociaux de l'OPH de la ville. LP/C.G

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L’effet d’un tsunami. La perte du marché de nettoyage de 64 halls et de 5 parkings par la régie de quartier Maladrerie-Émile-Dubois, à Aubervilliers, laisse brutalement sur le carreau 14 femmes en plein parcours d’insertion. Le retour à l’emploi qu’elles étaient en train de mener était assorti de formations pour améliorer leur français ou passer le permis de conduire.

Leur long et délicat chemin vers l’autonomie sociale et économique s’apparente désormais à une voie sans issue : l’office public de l’habitat (OPH) d’Aubervilliers a décidé de ne pas maintenir la régie dans ses missions qu’elle menait pourtant à bien dans le quartier depuis quatorze ans, au fil des appels d’offres successifs.

« La violence avec laquelle cela nous a été signifié est difficile à encaisser, souligne Michel Baldi, le directeur de la structure d’insertion. Nous n’avons été informés que dix jours avant la fin de notre contrat, le 30 septembre, de la perte du marché de nettoyage. » Nicole Picquart, la présidente de la régie – qui fête ses 20 ans en 2021 –, confirme : « On nous aurait prévenus en amont, on aurait pu essayer de se retourner. Dix jours, c’est bien trop court. Les femmes sont abasourdies. »

« On a toutes pleuré quand on a appris la nouvelle »

« À la régie, on peut à la fois travailler et apprendre en parallèle, on nous aide dans toutes les démarches administratives, on nous accompagne en permanence », réagit Ilham, qui est en insertion depuis un an. La mère de famille de 40 ans sait désormais que son contrat, qui se termine en décembre, ne pourra pas être renouvelé. « Je voulais me former pour trouver un emploi dans le secteur de la petite enfance », poursuit-elle, désabusée et déçue.

Linda, 55 ans, est contrainte de s’arrêter à la fin du mois et ne sait pas trop ce qu’elle va faire par la suite. « On a toutes pleuré quand on a appris la nouvelle, on était comme une famille très liée, confie-t-elle. Avant de travailler à la régie, j’étais en galère. Ici, on ne m’a jamais lâchée. »

Le marché représentait annuellement « 14 500 heures en insertion complète », précise Michel Baldi. « En quatorze ans, environ 250 femmes en ont bénéficié », évalue le directeur, avec un taux de réussite de 70 % en matière de retour à l’emploi. « Leur présence créait également du lien avec les habitants, elles vivent toutes dans le quartier », ajoute Nicole Picquart. « C’est comme si on travaillait chez nous », confirme Ilham.

Le cœur du quartier est la cité de la Maladrerie imaginée par l’architecte Renée Gailhoustet. Les immeubles aux allures de châteaux biscornus, remplis de terrasses jardins, sont emblématiques en Île-de-France. « Le cadre de vie est assez particulier, c’est une cité-jardin où il y a une dynamique associative assez importante », constate Nicole Picquart.

« On ne les laisse pas tomber »

C’est une entreprise de Bondy, avec une clause insertion beaucoup plus restreinte selon la régie, qui a été choisie à sa place pour l’entretien des parties communes. Les responsables de la structure d’insertion ont rencontré le directeur de l’OPH ainsi que sa présidente, Karine Franclet (UDI), la maire d’Aubervilliers. L’objectif était d’obtenir des explications et de trouver en urgence des solutions compensatrices pour les femmes et la régie, qui se retrouve fragilisée financièrement.



« Les comptes de l’office sont dans l’ultra-rouge, la régie était deux fois plus chère que la société retenue, justifie Karine Franclet. L’insertion, il en faut mais est-ce aux locataires et aux personnes les plus fragiles d’en payer le surcoût ? » La maire ajoute chercher des pistes de nouveaux marchés auprès des « partenaires de la ville, comme Chanel, le campus Condorcet ou la clinique de la Roseraie ».

« Je ne suis pas indifférente au sort de ces femmes, on ne les laisse pas tomber », assure l’élue. Pas de quoi convaincre Bastien Lachaud (LFI), le député de la circonscription, qui a relayé sur les réseaux sociaux les inquiétudes concernant la mise à l’écart de la régie par l’OPH d’Aubervilliers. De vive voix, il critique une « mesure antisociale et arbitraire ».

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