Plus de 40 organismes HLM d’Île-de-France manifestaient ce mardi 17 octobre, avec les associations de locataires et des élus locaux près de l’Assemblée nationale. Tous réclament le retrait de l’article 52 du projet de loi de finances pour 2018, qui prévoit 1,7 milliard d’euros de baisse des APL.
© S.V./ Le Moniteur - Plus de 40 organismes HLM ont manifesté ce 17 octobre près de l'Assemblée nationale.
C’est une manifestation d’une ampleur inédite. Après un premier rassemblement organisé par le collectif « Vive l’APL » samedi dernier, l’opposition à la baisse de l’APL et des loyers dans le parc social continue. Plus de 5 000 personnes selon l’organisation et 1 500 selon la police se sont donné rendez-vous ce 17 octobre 2017 sur l’Esplanade des Invalides, aux abords de l’Assemblée nationale, à Paris. Des directeurs généraux de plus de 40 bailleurs sociaux d’Île-de-France, des salariés, mais aussi des associations de locataires et des élus locaux ont répondu présent à l’appel des offices publics de l’habitat (OPH).
En ce premier jour d’examen du projet de loi de finances pour 2018, tous demandent le retrait de l’article 52 intitulé « Réforme des aides au logement et de la politique des loyers dans le parc social », qui prévoit une réduction de loyer de solidarité et une baisse de l’APL. Pour l’occasion, certains organismes HLM avaient fermé leurs portes au public.
© S.V./Le Moniteur - Plus de 5000 manifestants étaient présents, selon les organisateurs.
« Nous ne nous laisserons pas faire. Nous resterons mobilisés », scande Alain Cacheux, le président de la Fédération nationale des OPH, entouré de Jean-Louis Dumont, président de l’Union sociale pour l’habitat (USH), Eddy Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement, mais aussi du maire de Stains (93), Azzédine Taïbi. « Avec ces mesures, le gouvernement a décidé de tourner le dos aux villes et aux quartiers populaires ! », dénonce l’élu local.
« Nous recommencerons »
Pourquoi avoir choisi de manifester dans la rue alors que les représentants des bailleurs sociaux négocient directement avec le gouvernement ? « Pour rester unis pour la même cause, et pour faire reculer le gouvernement ! » clame Stéphane Peu, député communiste de la 2e circonscription de la Seine-Saint-Denis. Un appel rejoint par Patrice Roques. « Nous sommes déterminés. Si nous ne sommes pas entendus, nous recommencerons », défie le directeur du patrimoine chez Seine-Saint-Denis Habitat. D’autres rassemblements sont prévus dans les prochaines semaines. Pour le mouvement HLM, le débat s’est désormais déplacé sur la place publique.
L’occasion aussi de sensibiliser le grand public aux enjeux d’une telle coupe budgétaire. Les organismes HLM estiment que la baisse de l’APL induira un recul des dépenses de maintenance, d’entretien et de réhabilitation du parc, mais ils s’inquiètent aussi de l’avenir de leurs structures. Une crainte partagée par les salariés du secteur. « Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas eu de concertation, s’interroge Sylvie*, 58 ans, salariée de Paris Habitat. Je ne suis pas dupe : cette baisse de 1,7 milliard d’euros provoquera une réaction en chaine et aura des conséquences sur nous les salariés, que l’on travaillle dans les bureaux ou que l’on soit gardien. »
* Le prénom a été modifié.